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Claude GRONFIER

  •   Nous avons contacté le chercheur et chronobiologiste Claude GRONFIER à L'Inserm de Lyon.

     Par le biais d'un interview par vidéoconférence, il a répondu à nos nombreuses questions:

-Quelle est l'histoire de la luminothérapie? Quand a-t-elle été utilisée pour la première fois et dans quelles conditions?

Voir la luminothérapie (IV)

- Est ce que le besoin en lumière diffère selon les ethnies?

" Nous ne le savons pas du tout, pour la bonne raison qu'il y a très peu d'ethnies différentes qui ont été étudiées. En effet, la plupart des études réalisées se sont tournées principalement vers une population caucasienne, blanche. Une étude avait cependant été réalisée sur une population "African-American" qui avait trouvé que leur sensibilité  à la lumière était légèrement moins important que celle d'une population blanche mais, cette étude n'a pas été répliqué. Ainsi, on ne lui accorde pas beaucoup de crédit car en science, les expériences doivent être nécessairement répliquées pour être accordées comme valide."

-Nous savons que les aveugles profitent des bienfaits du soleil. Ainsi est-ce également le cas lorsque nous dormons?

"Lorsque nous dormons et qu'il fait soleil autour de nous, notre sommeil est perturbé et nous nous éveillons assez rapidement. Les mécanismes comme la synthèse de la vitamine D sont indépendants aux yeux se déroulant au niveau de la peau.  (sans passer par intermédiaire des yeux)"

-Comment font les aveugles pour rester synchronisés avec le soleil?

Voir les aveugles (IV)

- Dans le cas des travailleurs de nuit, quelles sont leurs alternatives afin d'avoir un rythme fixe? Peuvent-ils se créer un rythme propre? Enfin seront-ils capables de revenir à un rythme fixé sur celui du soleil?

Voir les travailleurs de nuit (III)

-Le risque de dépression saisonnière peut varier selon les pays nordiques, comment cela se fait?

" On peut dire qu'il existe un lien entre la latitude et la prévalence de la dépression saisonnière. En moyenne, plus on s'éloigne de l'équateur plus la proportion de cas de dépression saisonnière en hiver est important. Cependant au-dessus d'une certaine latitude, environ 58° (nous sommes à 45°) ce qui est proche de la Suède, la prévalence n'augmente plus; C'est-à-dire, on a autant de chance d'avoir une dépression saisonnière chez une population inuit par exemple que chez une population en Norvège. Cela fait penser à des mécanismes d'adaptation génétique qui pourraient se mettre en marche à partir d'une certaine latitude. Mais là encore, il manque des études pour démontrer cette hypothèse."

- On nous a parlé d'un médicament efficace contre les dépressions saisonnières dans les cas extrêmes, le VALDOXAN. Connaissez-vous un autre  médicament également utilisé pour saigner ce type de dépression?

"Alors attention, il n'y a pas de médicaments contre la dépression saisonnière. Le VALDOXAN est préconisé contre la dépression classique, appelé avant "dépression majeure". On pense souvent que le VALDOXAN est efficace contre la dépression saisonnière car ses principes actifs agissent comme agoniste de la mélatonine; c'est à dire qu'il joue le même rôle que la molécule biologique et prend la place de la mélatonine sur les récepteurs à mélatonine. De plus il a un rôle antagoniste de la sérotonine, c'est-à-dire qui va se fixer sur les récepteurs à sérotonine sans déclencher les réactions biologiques. Cela va empêcher les molécules biologiques, ici la sérotonine, de jouer leur rôle, les récepteurs sont bloqués. Ainsi le VALDOXAN joue un rôle sur les deux molécules les plus en jeux dans la régulation du rythme circadien mais ne sera pas plus efficace que la photothérapie. Pour d'autres dépressions il est en effet très efficace. En somme, la luminothérapie reste le meilleur traitement contre la dépression saisonnière."

- Quel est le rôle de la sérotonine?

Voir l'influence sur l'humeur (II)

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